Pourquoi vous ne devez pas courir deux trails en l’espace de deux semaines …
juin 4th, 2015
Arrivée à Madagascar le 20 avril, me voilà partie pour une nouvelle aventure. Il était temps pour moi de me reposer après ma dernière épreuve. J’ai donc décider de visiter pendant une semaine un des fleuves de Madagascar la Tsi Iribihina. Cette semaine ne fut pas aussi reposante que prévue étant donné que nous campions tous les soirs et nous faisions de nombreux trajets pour découvrir l’est de Madagascar.
De retour à la capitale, Antananarivo, j’ai donc pris le temps de reprendre des forces pour attaquer l’UTOP, un trail de 31 km avec 1000 mètres de dénivelé. Un peu stressée mais quand même confiante, j’avais en tête de le finir en 4h-4h30 grand maximum. Je l’ai fini en 4h55, voici comment ça s’est passé.
La course étant loin du centre d’Antananarivo et devant débuter à 8h30, j’ai du me lever aux aurores. 4h30 et je recommence ma préparation mentale à cette nouvelle épreuve. Quand on dit que le running c’est beaucoup dans la tête, ce n’est pas des bêtises. Je visualise comment je vais gérer les côtes, les descentes…
Le rendez vous de tous les coureurs est donné à 7h au lycée français d’Antananarivo. Vous pouvez prendre un bus du centre qui est prévu par les organisateurs de la course, un taxi (qui coutera moins de 5 €) si vous êtes en retard pour le bus ou bien vous organisez avec d’autres coureurs sur place pour vous y rendre. C’est cette dernière option que j’ai choisi. Un grand merci à eux : Vladimir, Fanny, Audrey, Patrick et Maxime. Je les avais rencontré quelques jours plus tôt dans l’auberge de jeunesse dans laquelle je me trouvais. Madagascar Underground est une des seule auberges de ce pays tenu par un charmant petit couple : Christine, une Française, et un Ryan un Australien. Je vous la conseille vivement si vous voulez trouver un endroit pas cher où loger et où il fait vraiment bon vivre. Mais revenons à l’UTOP.
Arrivée au Lycée Français, je prends un bus qui m’emmène au vrai départ, à 31km. A moi de revenir au Lycée Français par le parcours que les organisateurs ont fait pour nous. Le départ est lancé, me voilà partie sous une chaleur de plomb, il est déjà 8h30. En France quand une course commence à la même heure, la température ne se fait pas autant ressentir. Tant pis, j’y vais, je cours, j’ouvre les yeux car je me retrouve dans un décor totalement différent de ceux que j’ai déjà pu voir lors de mes courses : rizières, montagnes regorgeant d’arbres et de végétations en tout genre. Les 13 premiers kilomètres, se passe relativement bien, j’ai chaud mais j’avance, je m’amuse dans les descentes et je marche dans les montées. Puis viens le ravitaillement, il y a de tout de la banane, des figues, des barres céréales, de l’eau, du coca… Ca aide à reprendre des forces!
Je repars tranquillement pour les 9 prochains kilomètres, là où se trouve le deuxième ravitaillement. Il est presque que 11h et les montées sont de plus en plus difficiles pour moi, je cherche la motivation en moi mais je sens que c’est dur. Dans ces moments là, je pense à une chose : Les enfants atteints de paralysie cérébrale. J’ai une phrase qui résonne dans ma tête : « Cours Maud, il y a des gens qui ne le peuvent pas… » L’énergie de continuer me vient aussi tout de suite. Je rencontre également une coureuses sur mon passage, elle s’appelle Alice. Nous continuons et décidons de finir ensemble après avoir vu que nous avons la même allure et en échangeant sur nos vies car dans les montées de cette course, il faut le vouloir pour courir. Le deuxième ravitaillement recharge également les batteries. Cependant, je pense qu’avec plus de ravitaillement cette course serait beaucoup mieux vécu. Typiquement, un ravitaillement en haut d’une côte, ne serait pas de refus. La fin de la course, soit les 9 derniers kilomètres, se fait sans embuche même si la fatigue se fait ressentir.
J’ai fini ces 31km, j’y suis arrivée ! Je tiens à vous annoncer que participer à deux trails en l’espace de deux semaines demande beaucoup d’énergie. Donc si vous compter faire ça, préparez vous à souffrir plus que d’habitude !
Je regarde en arrière et même si le temps que j’ai fait n’était pas aussi bon que prévu, j’ai réussi à parcourir ces kilomètres qui pour moi quelques années plus tôt étaient une vrai souffrance… Finalement, petite récompense personnelle, je suis 21e sur 153 femmes de ma catégorie. Ce n’est pas si mal!
Si jamais vous êtes intéressé à participer à cette course, elle a lieu début mai, vous pouvez aussi tenter le 65km ou le 120 km à vous de voir. Rendez vous sur le site de l’UTOP et si jamais vous voulez plus d’information n’hésitez pas à m’envoyer un mail à worldwildrunneuze@gmail.com. Je me ferais un plaisir de vous répondre.