Le jour ou j’ai couru par -15 degrés !
avril 3rd, 2017
Il y a trois semaines je courais sous la pluie battante de Paris mais en janvier dernier je courais la dernière course de mon voyage au Canada, entourée de neige.
Apres 18 heures de bus de Québec jusqu’à Halifax, me voilà en Nouvelle-Ecosse tout à l’est du Canada, je ne connaissais pas du tout. « Est ce qu’on parle français ou est ce qu’on parle anglais dans cette region ? » fut ma première question. Une réponse claire et précise, l’anglais !
Je découvrais cette ville de taille moyenne, où il faisait assez froid, comme dans tout le Québec à cette époque de l’année. Quand je dis froid, je ne parle pas de zero degrés, je parle bien de -15/-20. Heureusement j’avais récupéré tout ce dont j’avais besoin pour affronter le froid : manteau/gant/bonnet…
Je récupérais mon dossard la veille sous un temps ensoleillé. Ils avaient pensé à tout : barre céréales, bonnet et meme un sac à dos. J’étais prête à courir le semi de l’hypothermie. Rien que le nom de la course annonçait la couleur, on allait voir froid. Le mieux pour savoir comment se preparer a une course, demander aux locaux. Mon amie Ann-Frederick, une Quebecoise que j’avais rencontré en Inde, m’avait donné des conseils très clairs : « tu vas avoir tellement froid, prend des chauffes-mains ! » A peine arrivée je m’empressais d’aller en acheter, je ne voulais pas perdre un doigt ou un orteils.
Le jour J arrive, il fait nuit, il avait neigé la veille. Allez on se motive, on se motive ! J’avais enfilé par dessus
mon legging, un gros jogging, trois couches en haut, un bonnet et mon manteau. Je les enlèverai au dernier moment afin de me garder au chaud le plus longtemps possible.
« Je ne suis pas gelée, je ne suis pas gelée… » Dans quelques minutes la course va commencer, je craque mes chauffe-mains, depose mes affaires et me présente sur la ligne de depart.
Les premiers kilometres, je sens toujours mes doigts de pieds, c’est le temps qu’il se réchauffent. Le
parcours est une boucle à faire deux fois. A la fois simple et décourageant car on peut voir les premiers revenir, ça met toujours un coup au moral. Mais j’ouvre les yeux, je regarde autour de moi et tout est recouvert d’un manteau blanc. Je suis assez émue à ce moment là car je prends conscience que c’est la dernière course que je fais avant de rentrer chez moi. Déjà ! J’ai l’impression d’être partie il y a quelques jours mais non cela fait bien deux ans. Je passe les kilomètres en faisant un petit bilan de ce que j’ai fait…
Je suis déjà à 5 kilometres, je sens mes pieds, un sourire de joie et de nostalgie s’empare de moi au fur et à mesure que les kilomètres avancent, je ne peux plus revenir au debut, je vais rentrer, j’ai fini mon projet.
Puis la moitié, je fais les 11km et 100 metres qui me rapprochent plus de la France. Une fois la premiere moitié faite, je repense à tout ce que j’ai accompli, à toutes les personnes que j’ai rencontré, je suis présente dans la course et en meme temps ailleurs. Plus que 6 kilomètres et j’aurais officiellement couru 20 courses en 2 ans. 20 moments de bonheur, mais aussi de souffrance, de doutes, de dépassement de soi pour soi mais aussi pour les autres. Je peux dire que j’ai fait ce que j’ai dit ! Et ça c’est une de mes plus grandes fiertés !
1h59 pour ma dernière course par -10 degrés, il est temps de prendre un brunch que l’organisation a prévu pour tout les participants.
Si jamais tu veux avoir plus d’informations sur la course Semi de l’hypothermie connecte toi sur le site internet. Tu pourras courir le 5, 10, 21 km, à toi de choisir ou bien tu peux m’envoyer un mail à worldwildrunneuze@gmail.com