En deux ans j’ai couru au moins une course par mois, alors il me paraissait evident de courir le semi-marathon de Paris en Mars. Et puis 4 ans après l’avoir couru pour la premiere fois, je voulais le refaire avec une de mes amies, Estelle.
Double sentiment, j’étais contente de recourir à Paris et en même temps je réalisais que j’étais bien rentrée… Apres avoir été en mouvement pendant deux ans, rester un mois dans le même pays et courir au meme endroit qu’avant mon depart, ce fut un aussi gros challenge que de courir en moins de 1h55 ce semi-marathon.
J’avais rejoins Estelle pour récupérer les dossards et faire l’habituelle photo la veille du départ, nous allions le courir ensemble, quel bonheur ! En deux ans de voyage, j’ai couru deux fois avec des amis. Je ne m’en rendais pas compte mais mentalement ça a été dur pour moi de me motiver à chaque épreuve pour aller courir à l’étranger seule, sans famille, sans amis au départ et à l’arrivée. Alors cette fois-ci je serai soutenu sur place !
Je redoutais une seule chose, la pluie que les previsions météo annonçaient… Le pire temps que je pouvais espérer. J’avais couru avec de l’humidité, du froid, de la chaleur mais la pluie restait pour moi le pire… De toute façon je n’avais pas le choix.
Dimanche réveillée de bonne heure afin de ne pas rater le départ. Nous voilà donc en direction de Paris avec ma mère. Je devais également récupérer des affaires pour un camp d’athlètes en Tanzanie qui avait besoin de vêtements et chaussures.
Un thé vert (que j’allais regretter d’avoir pris après…) et quelques dizaines de minutes plus tard, Estelle me rejoint. Motivées plus que jamais nous ajustons nos tenues pour ce challenge qui nous attendait.
Nous nous dirigeons vers notre sas et essayons de nous frayer un chemin parmi les milliers de participants. Il est 9h10 et comme prévu il commence à pleuvoir… On lance des cris « Vous n’êtes pas mouillés ?! On est pas mouillées » pour se rassurer sur la course de 21,1 km que nous allons courir sous cette pluie battante. Le départ est lancé, je suis en forme, j’ai bien dormi, bien mangé, je suis accompagnée. Tout va bien ! Cette année le parcours a changé du coup c’est comme si je courrais un nouveau semi-marathon. Les premiers kilomètres sont les derniers du parcours précédent. Notre cadence est correcte 5’15/km, je me sens bien même s’il pleut et que mes lunettes sont tachetées de gouttes.
Nous arrivons jusqu’au 5eme à la sortie du bois de Vincennes et passons le 9eme à côté de l’hotel de Ville. Paris est une très belle ville c’est vrai ! Bizarrement, je l’apprécie mieux sans pluie.
Au 10e kilomètre « 53 minutes, C’est bon ! On tiens le semi en 1h50 » me dit Estelle. Depuis le premier kilomètre, petit hic comme il y a 3 ans, j’ai une envie d’aller aux toilettes des plus pressantes. J’essaye de retenir tant bien que mal, le plus longtemps possible. 11e, 12e, 13e, et les montées et descentes sur les quais ne font qu’augmenter mon envie… Technique pas très glamour, je me fait littéralement pipi dessus un peu chaque kilomètres. « C’est de l’eau, il pleut et puis je me change a l’arrivée… » je me dit intérieurement. De toute façon ma decision était deja prise depuis quelques minutes…
Le 15e enfin, nous allons rentrer dans le bois dans quelques kilomètres, à ce moment, je suis glacée, detrempée, frigorifiée, je n’ai plus de jus même si nous sommes bien dans les temps. Estelle rassure en me disant aue nous passerons sous 1h55 ! Ça me motive mais mon corps me fait signe qu’il ne peut plus aller vite dans les montées. Le vent et la pluie qui tombent encore et encore sur mon corps, mon visage n’aident pas, mais pas du tout.
Heureusement une petite banane, que j’avale non sans mal, m’aide à continuer. Puis, j’enlève mes lunettes car impossible de les essuyer ou de les secher. Je ne sens plus rien sur mes doigts, je ne vois plus rien, j’avance, je suis Estelle qui me tire jusqu’au bout ! Elle chante, parle aux gens, me fait penser à autre chose, je la suis et ne me pose plus de questions : 17,18,19,20… Ça y est plus qu’un kilomètre, un kilomètre long et dur, je donne un dernier effort pour cette dernière ligne droite. Nous franchissons la ligne d’arrivée, ma tête tourne, mes lèvres sont violettes (me fait remarquer Estelle), je ne sens plus rien. Je remercie Estelle qui m’a vraiment tiré sur ces derniers kilometres et pour voir couru avec moi.
Nous prenons des photos souvenirs, pour immortaliser ce moment passé ensemble ! Voila nous avons finu en 1h57, un des semi les plus durs à cause de la pluie incessante et le froid. Nous enlevons sur l’esplanade du Chateau de Vincennes nos affaires et enfilons des vêtements secs et chaud. On a bien mérité notre brunch après cette épreuve !
Et toi ? Tu l’as couru ? Depuis combien de temps cours-tu ?