Départ le lundi 26/01 pour l’ascension du Mont Kenya, le sommet le plus haut du pays culminant à 4985m d’altitude (oui les 5 derniers mètres comptent !). Départ initialement prévu à 7h, je ne pars qu’à 10h de Nairobi direction Naromuru, une des nombreuses villes de départ pour l’ascension. Sur 4 jours, on passe de 2400 m d’altitude à 4985m : un vrai challenge !
Je rejoins mon guide, William, vers 14h et nous débutons notre ascension vers le 1er camp. 3h de marche, c’est pas mal pour commencer ! C’est fou ce qu’on peut être amenée à réfléchir quand on découvre que son guide n’est tout simplement pas un grand bavard…
Arrivés à 3000 m, il est l’heure de monter sa tente, boire un thé et se préparer à manger tôt, car oui en montagne on dine à 19h ! Le repas est un moment propice à la discussion sur les modes de vies, les traditions, les habitudes… Malgré quelques incompréhensions, la communication avec les guides se fait assez facilement. Il ne me reste plus qu’à prier pour que ma première nuit ne sois pas froide, comme me l’avais gentiment indiqué un Français rencontré la veille. C’est raté : je me tords, me frotte pour faire circuler le sang et ne pas finir comme un glaçon !
Le mardi 27/01, réveillée à 7h30 frigorifiée, nous n’avons qu’une demi heure pour petit déjeuner, ranger la tente et se faire un brin de toilette ( pas trop non plus on est à la montagne). C’est parti pour 5h de marche jusqu’au prochain camp à 4000m d’altitude. Je croise des décors aussi différents les uns que les autres : des rochers, des arbres qui ne sont pas des arbres, des fleurs qui ont l’aspect d’arbres, quelques oiseaux… Tout parait surnaturel. Camp atteint aux alentours de 13h, je rencontre Rodrigo, un chilien qui “lui” à l’habitude de marcher, il est guide de haute montagne. Bavard, c’est tout ce qu’il me fallait, car j’étais sans réel échange depuis 2 jours ! Ouf. Il m’apprend quelques techniques pour éviter d’avoir froid la nuit : utiliser 2 bouteilles d’eau bouillante pour réchauffer mon duvet. Ah enfin une bonne nouvelle ! De mon côté, j’avais eu aussi l’idée de demander un second duvet au vue du mien qui me semblait quasiment inutile. Cette nuit c’est sur j’aurai chaud.
Le 28/01, petite surprise, je me reveille à 2h30 le visage bouffie par altitude, et bienvenue à 4000m ! J’ai beau interroger mon guide, il veut juste que je boive ma tasse de thé et que nous commencions notre ascension : nous avons 3h pour arriver là haut. Avec un mental d’acier, je ne me débine pas malgré le froid, la nuit, la pente, et la difficulté de l’ascension. Je me suis tout de même préparée mentalement et physiquement. Quand je dis physiquement, je pense à toutes les couches de vêtements que j’ai pu mettre sur moi : sous-pull, t-shirt, polaire, doudoune, k-way, collant, pantalon, gant et bonnet. Arrivés à 6h30, nous faisons avant un peu d’escalade et de la via ferrata mais sans mousqueton : tout va bien, TIA ! This Is Africa : expression apprise plus tôt dans la semaine qui veut dire que ça se passe comme ça en Afrique et qu’on y peut rien… Au sommet, nous profitons du lever de soleil qui semble passer le temps d’une seconde. Le temps également de prendre quelques photos, nous devons déjà redescendre, un petit déjeuner nous attends à 4000m.
1h30 plus tard et après le petit déjeuner avalé, nous nous préparons pour 4h de descente jusqu’au camp à 3000m, celui du premier jour. Les derniers kms et mètres se font dans la douleur et je n’ai qu’une hâte c’est m’allonger et ne rien faire ! Ce soir c’est repas à 19h, couché à 20h : la journée a été très épuisante.
Le 29/01, enfin le dernier jour, plus que quelques heures de marche et tout sera fini ! La descente cette fois-ci est plus cool, ça ressemble même à une promenade. Nous attendons en revanche plus de 3h avant que l’on vienne nous chercher. Une petite revanche sur mes nombreux retards lors de dîners, soirées ou repas de famille : Karma baby ! Arrivée enfin à bon port chez mes super hôtes, Othame et Caro, j’en profite pour leur raconter tout mon périple. Conclusion : ascension épuisante où l’on comprends enfin le verbe “se dépasser” mais tout est oublié quand on est au sommet !
Pour toutes les photos c’est par ici
Ce que je retiens de mon ascension Du Mont Kenya 4 jours :
- Les toilettes de la montagne : un trou dans un plancher de bois entouré de tole.
- Ma première nuit frigorifiée
- Mon deuxième réveil avec le visage bouffi
- Le temps que j’ai eu pour réfléchir
- Le lever de soleil à 4985m. Une petite vidéo en cadeau pour vous en faire profiter.