Un marathon annulé, unmarathon de gagné ou comment j’ai participé à l’Asics Sao Paulo Marathon !
septembre 19th, 2016
Arrivée un peu avant les Jeux Olympiques au Brésil, le 11 juillet, j’étais prête à courir un marathon aussi difficile que celui de la muraille de Chine : Ultra Maratona Dos Perdidos avec 3000 mètres de dénivelé.
La veille de la course je retirais mon dossard comme prévu, j’avais fais une dernière sortie de 15km afin de connaître l’environnement dans lequel j’allais courir.
Le départ de Curitiba en bus était à 4h pour débuter la course dès 6 heures du matin. Le trail se trouvait dans les hautes montagnes de la region du Parana. Je n’ai faillit pas monter dans le bus… J’étais venue sans passeport… Normal, il pleuvait et je ne me voyais pas ruiner mon passeport, sésame de mon voyage entamé il y a plus de 18 mois. Heureusement, je tombe sur une famille qui suivait le bus en voiture et par chance ils ont une petite place pour moi dans leur voiture. En voiture !
Nous arriverons une heure et demi pus tard après avoir conduit sous une pluie battante. Je ne sais pas comment je vais courir avec ce temps mais je suis venue pour ça ! Verification de notre materiel par l’organisation : sifflet, couverture de survie et tout ce qui s’en suit. Le depart allait être lancé quelques minutes plus tard.
C’est parti, il fait nuit, il pleut, je n’ai mis qu’un short pour éviter de garder le froid et l’humide sur moi… Tu parles mauvaise idée… J’ai froid, mais je me dis qu’en montant et en faisant un effort je n’aurais plus froid, enfin moins. En passant au dessus des nuages, je suis échauffée ! Plus que 3 côtes avant la fin : je tiens le bon bout.
En chemin je rencontre deux amis brésiliens : Juliana et Rodrigo. Nous commençons à discuter et nous voyons au même moment des personnes redescendre en nous disant « la course est annulée… » Je n’y crois pas car souvent c’est une blague que les coureurs se font souvent entre eux. Mais cette fois j’ai l’impression que c’est la vérité. Plus nous montons et plus les gens nous valident bien que la course est annulée. Nous apprenons plus haut que c’est à cause de la pluie qu’il y a eu depuis plusieurs jours que cette course ne pourra pas se finir. Je suis dégoutée, je suis venue jusqu’ici pour rien… Pas pour rien mais c’est le sentiment d’inachevé qui me reste en travers de la gorge. J’essaye de voir le côté positif mais pas évident. Je suis dégoutée. Dans quelques jours, heureusement, je verrais des amis que je n’ai pas vu depuis plus de deux ans. Voilà du positif !
Après quelques heures de bus, me voilà à Bragança Paulista, petite ville à une heure de Sao Paulo. Je retrouve Isaure et Tristan. Mes deux amis avaient déménagé il y a deux ans au Brésil et s’étaient mis à la course à pied. Génial ! Nous échangeons un peu sur nos aventures de course à pied. Je leur explique mes péripéties et la malchance de l’annulation de ma dernière course.
Etant coureurs et souhaitant m’aider, ils ont regardé les courses dans les jours à venir. Et coup de chance, nous avons trouvé un marathon, celui de Sao Paulo, il aura lieu dans 10 jours.
D’une volonté de fer, nous avons appelé dès le lendemain afin d’obtenir un dossard pour que je puisse courir pour au moins un marathon au Brésil. C’était trop beau pour être vrai ! Je ne pourrais pas y participer car je ne suis pas elite (pour ceux et celles qui ne connaissent pas ce sont des coureurs/euses qui font de superbes temps au marathon – Proche de 2h). Deuxième mauvaise nouvelle en deux jours, je me suis laissée une nuit de reflexion afin d’organiser une stratégie pour arriver à soulever des montagnes. Comment ? Une petite video en expliquant mon problème. Je rédige, j’ajuste et je me lance. Une vidéo publiée et partagée à tous et toutes sur tous les réseaux sociaux que je connais.
Quelques heures plus tard me voilà partagée plus de 50 fois ! Je reçois des contacts de toute part. Je lance des appels d’aide et au bout d’un jour je reçois finalement un message de la part de l’organisateur de la course Iguana Sports. J’aurais finalement un dossard ! Quelle joie immense quand je reçois l’e-mail de confirmation de mon dossard pour participer au Marathon de Sao Paulo !
En plus, j’ai réussi à obtenir des dossards pour Tristan et Isaure. L’un courra le marathon et l’autre le semi-marathon. Une grande première pour eux ! Et cerise sur le gâteau, ma famille sera présente pour me supporter.
Le 31 juillet au matin arrive, et il est 4h du matin. Afin d’être plus tranquille, nous nous levons prenons un petit déjeuner tous les trois (Isaure, Tristan et moi). Je leur fait mes dernières recommandations pour cette course. Comment ne pas se fatiguer, comment bien respirer, comment faire en cas de crampes…
Nous sommes prêts, chacun dans son sas de départ. J’ai bien dormi, bien manger, je pense que ce marathon va bien se passer et j’ai même réussi à prendre de la musique pour me rebooster en cas de coup de mou. Allez c’est parti !
Les premiers kilometres sont bons, je suis dans mon rythme de course, il ne fait pas trop chaud, je n’ai pas mal, je vais bien. Au 15e kilomètre je croise Tristan, une petite bouffée d’air frais ! Nous discutons un peu puis je le laisse et continue mon chemin à mon rythme.
J’arrive jusqu’au semi marathon sans difficulté, je continue, je suis confiante même si j’ai un petit coup de mou au 25e. C’est au 26e que je sens que l’avant de mes pieds me brulent, comme si je marchais sur des charbons ardents. J’essaye de continuer mais pour moi c’est très difficile. Mes pieds me brûlent. Du coup je m’arrête, je souffle… Mais je reprends mes esprits, je ne peux pas abandonner, je cours La Fondation Motrice, j’ai réussi à faire courir mes amis, je ne peux pas abandonner… A boire, à manger, un gel, que je ne prends jamais normalement, et hop ! Je repars, je vois devant l’arrivée et la perspective qu’au 40e kilomètre mon oncle sera la pour me supporter, me rebooster.
30, 35, 37… et 40, je guette à droite à gauche, et je l’aperçois ! Mon oncle est là sur le bord de la route. Waou quel soulagement, je n’ai que 2 kilomètres à finir et avec un support psychologique. Je vois bientôt la fin et c’est ensemble que nous passerons la ligne d’arrivée main dans la main.
4h30, je n’ai pas couru aussi rapidement que je le souhaitais mais je sais une chose : plus jamais je ne courais avec ces chaussures… C’est fini je leur dit au revoir, plus jamais ! La preparation mentale, physique est importante mais aussi les chaussures, alors ne faites pas comme moi achetez de bonnes paires et changez les régulièrement.
Cette course a lieu fin juillet, vous pouvez choisir de faire plusieurs distances : 21,1km ou 42,2 km. Si vous souhaitez avoir plus d’informations sur cette course, rendez vous sur le site Asics Sao Paulo Marathon ou n’hésitez pas à m’envoyer un mail à worldwildrunneuze@gmail.com