On ne peut pas toujours gagner ou comment j’ai raté mon premier ultra !

17 janvier 2016, un an de voyage, de courses, de rencontres et mon premier ultra. Une grande étape pour moi !

Quelques jours auparavant j’avais acheté avec un autre compatriote, Guillaume, un Van qui allait devenir notre maison pour les 3 prochains mois. Nous avions pris la direction de Cape Schanck où avait lieu l’ultra trail de 56km Two Bays Trail Run. Sur notre chemin, nous avons croisé un Irlandais Australien de coeur et voyageur qui nous avait offert une place dans son jardin, non loin du point de départ de la course. Quand je dis jardin, voyez plutôt une forêt où les kangourou ont élu domicile.

Le matin de la course j’étais plus que motivée pour cette grande première. Le temps allait être chaud je le savais ! J’avais donc pris mes dispositions : casquette, crème solaire, boissons avec des électrolytes. J’étais prête ! J’avais même décidé de prendre mes batons comme je l’avais fait pour le Vietnam Mountain Marathon en septembre ce qui m’avait épargné d’atroces souffrances.

Le départ énergique m’avait mis dans une ambiance positive, il ne faisait pas trop chaud. Je me faisais tout de même doubler par de nombreuses personnes.
Au bout de quelques kilomètres, je rencontrais un coureur, Ian, qui semblait avoir le même objectif que moi : 7h pour finir ce 56km. Cela me parait correct ! Nous courrons, marchons dans les grandes montées.

Nous étions dans les temps, à chaque check point montre sur notre allure. Ce n’était sans compté, un terrain sablonneux sur quelques kilomètres et surtout le pire de tout, je l’appellerais la montée de la mort ! C’est effectivement elle qui nous a tué… Impossible de courir, nous l’avons marché, le plus rapidement possible et ce jusqu’au bout. Alors oui la vue vaut le coup mais la descente en dents de scie un peu moins.
Mes jambes commençaient à être raides comme des batons et ma douleur au genou pointait à nouveau son nez ! Je n’y croyais pas ! Nous poussons et finissons la grande descente pour atteindre le 28e kilomètre et faire sonner la cloche; nous autorisant à revenir vers le point de départ. Je pensais que nous étions dans les temps et que nous pouvions faire demi-tour. Mais non ! J’ai reçu la tape à l’épaule la plus dure que j’ai reçu depuis je pense le lycée. Celle quand ton professeur de sport te fais comprendre qu’on ne pourra rien tirer de toi en sport et que ce n’est pas grave.
« Tu ne peux pas continuer la course car tu as dépassé la barrière horaire de 5 minutes… » Les larmes de colère, de déception me sont montées aux yeux. Colère contre moi et sur les 5 minutes qu’il me manquait pour repartir et finir cet ultra. Déception pour ne pas avoir fini cette course pour la Fondation Motrice, l’association que je soutiens depuis un an. Finalement, déception contre moi pour ne pas m’être prouvé que tout est possible et d’avoir échoué !

Ce texte je l’ai écrit le jour même de la course afin d’avoir une analyse à chaud et surtout une analyse avec mon coeur ! En y réfléchissant toute cette journée, j’en ai tout de même sorti quelque chose de positif .

1. Echouer ne sert que de point de départ pour recommencer et se prouver à soi même qu’on est capable. Ne dit t’on pas quand on tombe à cheval, ne faut-il pas remonter aussi tôt ?
2. Abandonner après un échec est trop facile alors vous ne me verrez pas abandoner. Je me concentre sur ma prochaine course et sur l’avenir. Soyez en sur !
3. Le plus important c’est le voyage pas la destination ! Finir une course vous donne un pouvoir immense mais le plus important au final ce dont on se souvient ce sont les personnes que nous avons rencontré en chemin avec qui nous avons échangé. Depuis un an, j’ai beau avoir fait ces 10 courses, ce ne sont pas les temps que je retiens (certains bons, d’autres moins) mais les coureurs et coureuses que j’ai côtoyé et avec lesquels/lles j’ai créé des liens forts.

Si jamais vous êtes intéressés à participer à cette course, elle a lieu début mi janvier vous pouvez faire l’Ultra de 56km ou le trail de 28km. Rendez vous sur le site du Two Bays Trail Run, si jamais vous voulez plus d’informations n’hésitez pas à m’envoyer un mail à worldwildrunneuze@gmail.com.